Une mauvaise gestion des déchets met en danger la santé des habitants

Une mauvaise gestion des déchets met en danger la santé des habitants
Une étude intitulée « L'environnementalisme post-décentralisation : la politique locale de gestion des déchets solides en Tunisie », vient d’être publiée par l’Arab Reform Initiative et la Fondation Heinrich Böll Stiftung, bureau de Tunis.

A travers trois études de cas, cette étude met en lumière différentes lacunes en matière de gestion des déchets solides en milieu urbain, lacunes qui, dans les cas les plus graves, peuvent mettre en danger la santé des riverains.

Elle évalue la politique de collecte des déchets solides dans les municipalités de Maamoura (le bon élève), Nabeul (dépassée par l’ampleur de la tâche) et Agareb (l’exemple toxique d’une zone industrielle intensive).

Ces dernières ont été choisies à partir d’une recherche préliminaire sur l’activisme environnemental dans ces municipalités.

Selon cette étude, la gestion locale des déchets solides reste défaillante malgré les prérogatives accordées aux municipalités par le Code des Collectivités Locales.

Cette défaillance incarne les limites d’un processus de décentralisation toujours inachevé.

« Les municipalités sont aujourd’hui, encore incapables de gérer la disposition des déchets solides de façons à assurer la protection de la santé des riverains », souligne la chercheuse en gouvernance urbaine et en développement international et auteure du rapport, Lana Salman.

Selon l’étude, cette mauvaise gestion est due à quatre raisons principales :

  • Une définition trop étroite de ce qu’est l’environnement au niveau des administrations locales,
  • Un manque de coordination entre société civile et municipalités,
  • Une incapacité des municipalités à utiliser leur pouvoir juridictionnel pour imposer aux entreprises polluantes implantées dans leurs localités le respect des lois en vigueur et enfin,
  • Une neutralisation de leurs pouvoirs par des autorités centrales ou déconcentrées telles que les gouverneurs et l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).

L’étude montre que derrière les scandales de corruption à l’échelle nationale, c’est d’abord la santé des individus qui est en première ligne avec la mauvaise gestion des déchets.

L’étude recommande aux municipalités d’adopter une définition plus large de l’environnement : non comme une variable extérieure à prendre en compte de manière accessoire, mais comme une question cruciale pour la vie quotidienne et la santé des habitants.

Elle recommande également, l’activation par les municipalités de l’article 141 du Code des Collectivités Locales (CCL), article qui autorise ces dernières à percevoir des redevances des unités de production, exerçant des activités économiques ayant des effets négatifs sur l’environnement.