Les aliments ‘’ultra-transformés’’ favoriseraient les risques de cancer
Selon une étude récente, la consommation de nourriture contenant des additifs alimentaires et conservateurs divers élèverait de 12 % le risque de développer une tumeur.
Une étude française publiée, jeudi 15 février, dans la revue médicale britannique British Medical Journal (BMJ) a identifié un lien entre la consommation de ce type d’aliments et le risque de cancer. Cette recherche, qui porte sur 104 980 participants, suggère en effet qu’une augmentation de 10 % de la part d’AUT est associée à une hausse de 12 % du risque global de cancer, notamment du sein.
Ces dernières années, les produits ultra-transformés ont envahi les rayons. Ils représentent entre 25 % et 50 % de notre alimentation totale, jusqu’à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays.
En effet, la catégorie ‘’ultra-transformée’’ comprend une grande variété d’aliments : chocolat, petits pains emballés, boissons sucrées aromatisées, plats surgelés ou prêts à consommer, tout produit transformé avec ajout de conservateurs autres que le sel (les nitrites par exemple). Ils sont préparés avec divers procédés industriels. Cette catégorie comprend également les aliments augmentés d’une myriade de colorants, édulcorants, émulsifiants ou autres additifs alimentaires.
Les produits ultra-transformés ‘’contiennent souvent des quantités plus élevées de lipides saturés, sucres et sels ajoutés, ainsi qu’une plus faible densité en fibres, vitamines et autres micronutriments’’, indiquent les chercheurs. Ils sont donc généralement de moins bonne qualité nutritionnelle. L’apport de ces éléments plus sucrés, plus gras, plus caloriques, peut avoir un effet sur la prise de poids et l’obésité qui est un facteur de risque majeur de cancer.
Les aliments conservés avec du sel sont associés à un risque accru de cancer gastrique. ‘’Inversement, l’apport en fibres alimentaires diminue le risque de cancer colorectal, avec un niveau de preuve convaincant, et pourrait également réduire le risque de cancer du sein’’, selon la même étude. Cependant, la qualité nutritionnelle ne serait pas seule en cause. ‘’La transformation des aliments et en particulier leur cuisson peut produire des contaminants nouvellement formés’’, telle la friture, précise l’étude.
De même, leurs emballages en plastique sont susceptibles de contenir du bisphénol A, un perturbateur endocrinien.
Les chercheurs ont analysé les données de la cohorte Nutrinet-Santé, créée en 2009, à partir des questionnaires remplis sur Internet pendant deux ans par des participants dont l’âge médian approchait 43 ans, à 78 % des femmes. De 2009 à 2017, 2 228 cas de cancer ont été recensés, dont 739 du sein. Une augmentation de 10 % de la consommation des AUT accroît le risque de contracter un cancer de 12 % globalement.
En attendant, le Haut Conseil de la santé publique a actualisé ses repères alimentaires pour le futur Programme national nutrition santé et recommande depuis 2017 de privilégier l’utilisation de produits bruts. De même, dans les recommandations sur l’alimentation, l’Institut national du cancer (INCa) conseillait en 2016 de ‘’réduire la consommation d’aliments transformés salés (charcuteries, fromages…)’’. La consommation de viande transformée est même classée comme cancérogène pour l’homme, notait l’INCa fin 2017
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