Barack Obama place la sécurité avant les droits de l'homme

Barack Obama place la sécurité avant les droits de l'homme

Le président américain termine sa tournée africaine ce 28 juillet à Addis Abeba, partenaire important de Washington dans la lutte contre le terrorisme.


“Barack Obama aura effectué dans cette corne de l’Afrique une visite marquée de bout en bout du sceau de la sécurité”, souligne L'Observateur Paalga . Après sa visite au Kenya du 24 au 26 juillet, Barack Obama est arrivé en Ethiopie pour une visite de 48 heures. C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend  dans ce pays dans le cadre d'une tournée officielle. Et sa visite de deux jours aura été essentiellement consacrée à des discussions autour de la sécurité régionale et de la lutte contre le terrorisme, au grand regret de plusieurs ONG qui dénoncent les nombreuses atteintes aux droits de l'homme dans l'Ethiopie liberticide de Mulatu Teshome.

“Sécurité de l’illustre hôte d’abord, car, quand l’homme le plus puissant de la planète se déplace, c’est avec un impressionnant dispositif de protection”, poursuit sur un ton taquin le quotidien burkinabé, avant de détailler : “Mais au-delà de la sécurité de la personne de notre ‘parent’ Obama, il a été question de la sécurité de toute une sous-région désespérément en proie aux actions terroristes des Chebabs, hordes islamistes qui n’en finissent pas de semer la mort et la désolation particulièrement en Somalie ; alors que les stigmates de l’indicible massacre d’étudiants à Garissa au Kenya sont encore visibles, pour ne pas parler du douloureux souvenir de l’attentat contre l’ambassade américaine à Nairobi en 1998 qui a fait 213 victimes”.

Partenaire stratégique de Washington

Comme son voisin kényan, Addis-Abeba appuie la mission de l’Union africaine (UA) en Somalie où elle déploie un contingent de quelque 4 400 hommes pour combattre les Chebabs. Des milliers de casques bleus éthiopiens se trouvent à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud à Abyei. L’Ethiopie est désormais considérée comme un partenaire stratégique de Washington dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Est.
 
“Certes son pays [l'Amériqe] intervient déjà en Somalie par l’intermédiaire de drones dont la base est en Ethiopie. Mais il va falloir se donner davantage de moyens pour écraser la vermine djihadiste”, rappelle L'Obersvateur Paalga.
 
Le quotidien éthiopien le Daily Monitor, souligne pour sa part les discussions autour d'un autre gros dossier sécuritaire : “L'impasse au Soudan du Sud était au centre de la rencontre qui a eu lieu le 27 juillet avec plusieurs chefs d'Etat de la région”. Cette rencontre organisée par le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a réuni les présidents kényan Uhuru Kenyatta et ougandais Yoweri Museveni, le ministre des Affaires étrangères soudanais Ibrahim Ghandour et la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma.

Du côté des libertés politiques, “le président américain s’est contenté d’appeler à plus de démocratie”, regrette L'Obersvateur Paalga. “Hélas, il a seulement assuré le service minimum dans un pays dirigé depuis vingt-cinq ans par la même coalition politique, qui occupe actuellement 100% des sièges de l’Assemblée nationale.”

Leçons de démocratie

Et de raltiviser : “Toutefois lui au moins aura eu le courage d’aborder la question contrairement à certains de ses pairs occidentaux qui la passent sous silence.
C’est le cas notamment de notre cousin gaulois, François Hollande. Au cours de son périple qui l’a conduit [du 1er au 3 juillet] successivement au Bénin, au Cameroun puis en Angola, au premier, pourtant un des meilleurs élèves africains de l’école de la démocratie, le locataire de l’Elysée s’est contenté de répéter les vertus de l’Etat de droit, et au dernier, pourtant parmi les moutons noirs de la bonne gouvernance politique, il a tu les blâmes”.

Avant de conclure : “Mais on ne le sait que trop, les leçons de démocratie des maîtres de ce monde varient selon leurs intérêts économiques et géostratégiques”.
 
Barack Obama doit terminer aujourd’hui sa tournée en Afrique avec un discours très attendu au siège de l’Union africaine à Addis Abeba.