Tunisie : La Coalition Soumoud fait état d’une crise politique et constitutionnelle “aiguë”

Tunisie : La Coalition Soumoud fait état d’une crise politique et constitutionnelle “aiguë”
La Coalition Soumoud a fait état, dimanche, d’une crise politique et constitutionnelle “aiguë”, mettant en garde contre une Constitution à faible légitimité. Dans un communiqué dressant les principales recommandations de la conférence nationale du 20 juin 2023, organisée sous le thème ” A quand la prochaine présidentielle ? “, la Coalition explique que la crise politique trouve son fondement dans la faible légitimité de la constitution de 2022, qui, a-t-elle averti ” n’a pas respecté le principe de séparation des pouvoirs et d’équilibre entre eux, une condition sine qua non pour l’instauration d’un système démocratique qui consacre l’Etat de droit et garantit pleinement les droits et libertés “, d’après Soumoud.

Sur la base de la discussion et des données et analyses présentées par les participants, le symposium s'est conclu par les résultats suivants :

1- Le pays traverse une grave crise politique et constitutionnelle.

Les racines de la crise politique remontent à la faible légitimité de la Constitution du 17 août 2022, qui ne respectait pas le principe de séparation des pouvoirs et d'équilibre entre eux comme condition préalable à la concentration d'un système démocratique qui consacre l'État de droit qui garantit les droits et libertés et évite au pays de monopoliser le pouvoir.

Quant à la crise constitutionnelle, elle est due à l'absence de ceux qui assument les pouvoirs des institutions de la présidence de la République, du gouvernement, du Conseil supérieur judiciaire intérimaire et de la Haute Autorité indépendante pour les élections sur toute base dans la nouvelle constitution qui leur permette d'exercer les pouvoirs qu'elle garantit, à la lumière du silence des dispositions transitoires, en plus de l'échec de l'autorité directe à concentrer les institutions les plus importantes de la constitution de 2022, notamment:

- Renouvellement de la légitimité du Président de la République.

- Renouvellement de la légitimité du gouvernement.

- Concentration de la Cour constitutionnelle.

- Concentration des conseils de la magistrature.

- Concentration des conseils municipaux élus.

- Renouvellement de la légitimité de la Haute Autorité Indépendante pour les élections.

2- Il était censé organiser des élections présidentielles, immédiatement après l'entrée en vigueur de la Constitution de 2022, afin que le Président de la République élu dispose d'un mandat populaire qui lui permettrait d'exercer des pouvoirs, y compris de nouveaux, conformément à la Constitution de 2022.

Il était également nécessaire de précéder les élections présidentielles législatives, il est donc urgent d'organiser des élections présidentielles avant toute autre date électorale.

3- Il est nécessaire d'accélérer la concentration de la Cour constitutionnelle, malgré sa faible composition et la réduction de ses pouvoirs, pour jouer son rôle de contrôle de la constitutionnalité des lois, en plus d'éviter un vide constitutionnel en cas de vacance complète du poste de Président de la République.

4- Les élections municipales qui devaient avoir lieu en mai 2023 n'ont pas été organisées, sans fixer de date pour leur tenue et sans en indiquer les raisons ; D'autre part, les électeurs seront appelés aux élections locales quelques jours plus tard sans avoir de loi fondamentale qui les réglemente et montre aux électeurs et aux candidats leur rôle, leur mode de financement, leur siège, en plus de leurs relations avec les conseils municipaux. À cet égard, il convient de noter que la concentration de deux conseils élus représentant l'autorité locale sur les mêmes terres créera un conflit de pouvoirs. Cela limite leur efficacité dans l'exercice de leur rôle.

5- Les décrets pris pendant l'état d'exception, y compris le décret n° 54, qui affectaient les droits et libertés acquis, n'ont plus, en l'absence de ratification par la Conférence des représentants du peuple,

aucune place dans le nouveau système constitutionnel tunisien, notamment après la résiliation de la Constitution de 2014 et de son article 80, sur lequel toutes ces mesures exceptionnelles étaient fondées. Elle appelle la justice tunisienne à jouer son rôle constitutionnel en assurant la protection des droits et libertés, en assurant la suprématie de la Constitution et en suspendant l'application de ces décrets contraires à celle-ci jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur leur statut. à la Chambre des représentants et devant la sagesse constitutionnelle après son objectif.

6- La responsabilité de déterminer la date des prochaines élections présidentielles, compte tenu de l'absence de dispositions transitoires dans la Constitution de 2022, et après la concentration de l'Assemblée des représentants du peuple, appartient à cette dernière. Cela se fera par l'approbation d'une loi organique qui déterminera la date de ces élections après consultation de la Commission électorale. Il exige également que la Chambre des représentants renouvelle la légitimité et la légitimité du reste des institutions à la lumière de la Constitution de 2022, comme suit:

- La ratification de la loi sur la Cour constitutionnelle.

- La ratification d'une loi organique portant organisation des conseils de la magistrature et réglementation de leurs compétences.

- La ratification d'une loi organique relative à la composition et à l'organisation de la Haute Autorité Indépendante pour les élections.

- La ratification d'une loi organique pour l'élection du Conseil national des régions, des régions, des conseils municipaux et régionaux et des conseils régionaux.

Tout en appelant à accélérer ces démarches et à fixer la date du reste des bureaux électoraux pour permettre aux acteurs politiques de se préparer à cette dernière.

Enfin, la Coalition Sumud exprime sa préoccupation croissante face au maintien de l'autorité directe pour imposer une politique du fait accompli en adoptant le silence comme une politique systématique, pour ne pas jouer son rôle dans la mise en œuvre des mesures constitutionnelles et juridiques nécessaires et pour adopter le projet de construction de la base sans le divulguer, dans une tentative dans ce contexte de liquider les organes intermédiaires des organes indépendants, des médias, des partis et des organisations, et de dominer les autorités législatives et judiciaires pour désertifier la place publique, perpétuer le pouvoir individuel et menacer le principe de rotation pacifique du pouvoir. La coalition met l'accent sur Cette tendance dangereuse ne sert pas l'intérêt suprême de la patrie et aura pour conséquence d'aggraver encore la crise politique et économique et de pousser le pays dans l'inconnu.