Sadok Jabnoune : le déficit commercial de la Tunisie dure depuis l’Indépendance

Sadok Jabnoune : le déficit commercial de la Tunisie dure depuis l’Indépendance

Selon l’économiste Mohamed Sadok Jabnoune, la Tunisie a toujours connu un déficit commercial, qui dure ‘’depuis l’Indépendance à nos jours’’.


Sadok Jabnoune qui était mardi 1e mai 2018 l’invité de l’émission Ness Nessma, a attribué ce déficit aux conséquences du schéma de développement choisi par la Tunisie, y voyant ‘’un déficit sous contrôle bien qu’à l’origine d’un grand écart entre la Tunisie et les pays développés’’.

D’après les études de l’Institut de la compétitivité et de l’économie quantitative, le déficit commercial a commencé à se creuser depuis 2006, car ‘’la Tunisie est un ‘’pays consommateur’’ qui connaît des dérives de consommation du fait de la mondialisation, a-t-il ajouté.

L’invité de Ness Nessma cite un autre facteur à l’orgine du déficit commercial, à savoir les dérives du système d’enseignement et du dispositif de production, outre les obstacles administratifs, ‘’handicapants pour l’emploi et pour l’attraction de l’investissement’’, d’où, selon lui, une triple régression : ‘’le glissement du dinar face aux devises étrangères, notamment l’euro et le dollar, l’inflation et le taux directeur élevé à la base du recul de l’investissement dans certains secteurs.

Développement industriel et technologique

L’économiste a en outre fait valoir que l’écart entre la Tunisie et les autres pays industrialisés, en particulier les pays d’Europe et d’Asie se creuse progressivement, en lien avec les nouveaux changements survenus dans l’économie mondiale.

Aujourd’hui, a-t-il dit, on parle de 4e génération économique, ce qui signifie la disparition de 40 % des schémas économiques traditionnels, du fait du développement de l’intelligence artificielle et de la robotique, outre l’évolution des relations de travail dans le monde, des législations du travail et du changement des modes de rémunération. Pendant ce temps là, la Tunisie persiste dans les schamas traditionnels, avec une prédominance (97 %) des petites et microentreprises, d’une longévité moyenne de 6 ans. Désormais que ces dernières ont une faible employabilité et sont désarmées face aux grandes entreprises.