Polémique autour des prélèvements sur salaire

Polémique autour des prélèvements sur salaire
Une polémique s’installe à propos du prélèvement d'une journée de salaire aux fonctionnaires et ces derniers ne comprennent pas la rationalité de cette décision, alors que le pays a reçu beaucoup d'aides pour lutter contre le covid-19.
C'est encore plus injuste d'enlever une journée de salaires aux personnels de santé, forces de l'ordre, éboueurs qui travaillent durement en cette période,... sur un pied d’égalité avec les fonctionnaires qui ne travaillent pas en période de confinement.
Maintenant, il faut regarder les FAITS, froidement.
La Tunisie a reçu beaucoup de dons et de crédits pour lutter contre le covid, c'est tout à fait vrai.
Or, par un simple petit calcul, on réalise que les aides accordées par l'état aux nécessiteux et le soutien au secteur de la santé est totalement insignifiant par rapport au montant des aides et crédits provenant de l'étranger.
Sans parler des aides aux employés du secteur privé et aux entrepreneurs qui, tout en étant peu importantes, ne sont même pas encore débloquées.
Où est passée la différence?
C'est très simple, elle est allée ‘’alimenter le budget de l'état’’.
Qu'est ce que cela veut dire?
Tout simplement que l'argent destiné à lutter contre le covid et ses conséquences a servi en très grande partie à... payer les salaires de la fonction publique.
L’Etat semble disposé à payer les salaires de la fonction publique, même pour ceux qui  ne travaillent pas en période de confinement.
Si l’Etat est capable de telles largesses vis-à-vis des fonctionnaires, les salariés du privé devraient profiter des mêmes largesses, l’Etat étant celui de TOUS les citoyens, sans privilégier une catégorie de Tunisiens par rapport à une autre.
 Et si l'Etat n'est pas capable d'autant de largesses, ce qui est parfaitement compréhensible, il  se doit d’être équitable envers tous ses citoyens.
Si on regarde bien, la vraie injustice n'est pas la ponction d'une journée de travail aux fonctionnaires et particulièrement à ceux qui continuent à travailler, parfois durement.
La vraie injustice serait que la majorité des salariés du public touchent 29 jours de salaire sur 30, alors que ceux du secteur privé ne touchent strictement rien, les deux étant au chômage pour cause de confinement.
La vraie justice serait de mettre la cagnotte dont dispose l'état, d’où quelle vienne, et de la partager équitablement entre tous ceux qui sont contraints au chômage par le confinement, sans faire de distinction entre employés du public ou du privé.