On veut fermer la chaîne Nessma: Quand le gouvernement utilise la HAICA comme instrument de répression

On veut fermer la chaîne Nessma: Quand le gouvernement utilise la HAICA comme instrument de répression

Sommes-nous revenus à l’ère de la dictature des institutions ‘’constitutionnelles’’. La présidence du gouvernement a-t-elle épuisé toutes ses cartouches dans l’objectif de mettre à genoux, la chaîne Nessma ?


Les pressions exercées depuis quelques temps, par les institutions de l’Etat, notamment, le ministère des Finances et les services fiscaux, ne sont-elles plus suffisantes ? L’entrée en lice, depuis des mois, de la HAICA, qui au lieu d’accomplir sa mission de régulation du paysage médiatique, a transformé la question en conflit personnel.

C’est en tout cas, l’impression qu’elle HAICA, même si de par la loi, elle n’a plus d’existence légale, depuis que le projet de loi organisant et fixant les compétences de la nouvelle autorité permanente de l’audiovisuel, a été transmis à l’ARP. Et d’ailleurs, c’est au cours des prochains mois et jours qu’il sera procédé à l’adoption de ce projet.

D’ailleurs, Nessma a, à maintes reprises, consacré des plateaux pour appeler l’ARP à adopter, dans les plus brefs délais, cette loi, qui viendrait mettre fin à toutes ces dérives de la HAICA.

Quand la HAICA devient l’exécutant des basses besognes du gouvernement

C’est à un véritable ‘’harcèlement’’ que la chaîne Nessma est soumise depuis quelque temps. Les lettres d’intimidations, les amendes financières infligées, qui se suivent et qui vont crescendo…A croire que ceux qui se cachent derrière cette campagne, n’ont d’autre souci que de semer les embûches sur le chemin d’une chaîne qui a réussi à métamorphoser le paysage médiatique, en prenant le parti du peuple, de ses préoccupations et de ses attentes.

Que peut-on attendre d’un gouvernement qui met à contribution et mobilise ses institutions pour s’attaquer à une institution qui s’est mise, dès sa création, au service des citoyens, où qu’ils se trouvent en transmettant leurs voix ? Ces institutions ne devraient-elles pas avoir d’autres chats à fouetter, avec un pays qui se débat avec une crise économique sans précédent, et un pouvoir d’achat qui se détériore de jour en jour ?

Dernière adresse en date à la chaîne, celle du 5 octobre 2018, dans laquelle la HAICA l’informe de sa décision de lui infliger une amende de 50 mille dinars, allant jusqu’à brandir la menace de fermeture et de confiscation des équipements de Nessma, à travers le recours à la force publique et en fin l’arrêt de la diffusion.

Que la HAICA sache, il est bon de le lui rappeler, que Nessma qui dispose d'une licence de diffusion légale octroyée par l'Etat tunisien depuis 2009, est depuis près de 10 ans, l'une des plus anciennes chaînes de télévision en Tunisie.

Et malgré les campagnes de menaces et d’intimidations systématiques, la chaîne affirme et confirme qu’elle ne changera pas, pour autant, sa ligne éditoriale, ni sa manière de traiter les sujets de l’heure. Il est clair que cette campagne est motivée par deux raisons principales: la première est que la chaîne Nesma fait son travail, conformément à sa ligne éditoriale et l'exécute de manière libre, indépendante et transparente, en reflétant la réalité et les faits tels qu’ils sont. Elle veille, également, à transmettre la voix du citoyen où qu'il se trouve et ouvre ses plateaux à toutes les composantes et sensibilités politiques et sociales, sans exclusive, avec pour crédo, la diversité d’opinions.

Ils veulent faire taire la voix de Nessma…

Ils veulent éteindre ‘’les lumières’’ d’une chaîne, qui éclairent et redonnent espoir, à travers ses actions humaines et de solidarité, des populations dans le besoin. Actions qui se sont concrétisées à travers l’initiative ‘’Khalil Tounes’’, dont la réussite n’a pas plus. Le gouvernement a, d’ailleurs, tout fait pour l’arrêter, sans succès. Il est clair que cette approche modérée, choisie par Nessma, la ‘’chaîne de la Famille’’ s'inscrit dans le cadre des libertés prévues par la Constitution, en particulier la liberté d'expression. Une démarche qui n’est, en aucun cas, au goût du gouvernement, qu'il considère comme contraire à ses orientations et intérêts politiques et surtout à ses aspirations futures.

D’où la mobilisation des organismes administratifs de l’Etat et ses institutions de contrôle à la seule intention de Nessma, en vue de la mettre à genoux, la poussant à la faillite et la rayer du paysage médiatique. L’objectif recherché n’est autre que de laisser la place à d’autres plateformes médiatiques spécialisées dans le marketing électoral aux fins de redorer l’image du gouvernement.

Et la HAICA a été dès le début de la campagne, l’instrument idoine aux mains du gouvernement. Une institution illégale, dont le délai de ‘’péremption’’ est, largement, dépassé devant malléable à souhait et exécutant toutes les basses besognes dont le gouvernement la charge.

Rien qu’au niveau des sanctions financières, ‘’présumées’’, Nessma a cumulé le montant du million de dinars (1 milliard de millimes), dont 600 mille dinars destinés à ‘’punir’’, l’émission ‘’Khalil Tounes’’.

Un comportement inexpliqué surtout que Nessma occupe, depuis des années, la 1ère place au niveau du nombre de téléspectateurs, avec ses 5 millions par jour, sur le plan national. Le rayonnement de la chaîne dépasse les frontières, puisque Nessma est aussi, 1ère, dans le Maghreb avec 10 millions de téléspectateurs et se trouve être la première chaîne arabe, en Europe.

Depuis le 14 janvier 2011, six gouvernements se sont succédé, et aucun n’a imposé de sanctions financières contre les médias, autant que l’actuel gouvernement. Celles contre Nessma dépassent l’entendement et étaient accompagnées de gel des comptes bancaires et des créances des annonceurs de la chaîne.

Il s’agit là d’un comportement en violation de la Constitution et contraire à la démocratie, qui menace la liberté d’expression et par là, celle des médias.

Et c’est avec fermeté que Nesma condamne et dénonce ce comportement réaffirmant son rejet absolu du chantage, ainsi que tout ce qui est à même de saper l’indépendance de sa ligne éditoriale et la liberté de ses journalistes.

Nessma se réserve le droit d’user des moyens nécessaires, dans le cadre de la loi, pour défendre son existence et plaider, si nécessaire, sa juste cause au niveau le plus large possible, à l’échelle nationale et internationale.

La chaîne Nesma avertit toutes les personnes impliquées dans la campagne de ‘’destruction’’ du média, qu’elle les poursuivra en justice, car ayant mis en danger le gagne-pain de ses employés et de leurs familles, au nombre de 450 entre journalistes, techniciens et administratifs.

Nessma demeure la chaîne de toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens, la voix des régions, le porte-voix de la parole libre.