Mustapha Baazaoui : Après 4 années d’investigations, retour à la case départ

Mustapha Baazaoui : Après 4 années d’investigations, retour à la case départ

‘’Après quatre années de travail en commissions et d’investigations, nous voilà revenus à la case départ, par la faute de l’Instance Vérité et Dignité censée n’avoir existé que pour réconcilier les Tunisiens’’. Cet avis, l’ancien membre de l’Instance Vérité et dignité, Mustapha Baazaoui, l’a exprimé mercredi 28 mars 2018 sur le plateau de l’émission ‘’Het Esshih’’, sur la chaîne Nessma.


‘’La présidente de l’instance Sihem Ben Sedrine a violé la loi et n’a pas respecté la loi organisque (sur la justi ce transitionnelle). Sans compter qu’elle n’a pas appliqué les procédures et autres textes de loi. Nous avons mis en garde contre cette situation depuis un an et demi’’, a-t-il déploré, avant d’ajouter : ‘’Tout cela a remis à l’ordre du jour le discours rabaché qui était de mise aux temps de la révolution et aux cours des années 2011/2012, et nous voilà revenus aux tous premiers balbutiements de la justice transitionnelle’’.

L’invité de l’émission a estimé qu’en quatre ans, ‘’il y a eu une rupture épistémologique avec un projet censé consacrer la démocratie et la réconciliation’’, regrettant qu’à ce jour, ‘’nous en sommes encore à parler de justice comme si nous avions à la redéfinir’’.

Mustapha Baazaoui a d’autre part reproché à l’Instance Vérité et Dignité ‘’un défaut de communication’’ persistant au point que ‘’son bilan en matière de justice transitionnelle reste invisible’’. Il a également fait remarquer que, de par la loi, l’instance n’est pas tenue de réaliser un rapport final. ‘’ça n’entre pas dans le champ de sa mission’’, a-t-il dit.

Quant à la controverse sur la prorogation ou la non prorogation du mandat de l’instance, avec ce qu’il en a résulté comme disputes au parlement, Mustapha Baazaoui y voit ‘’une preuve d’échec de l’élite tunisienne à assurer la transition démocratique’’.

L’invité de ‘’Het Esshih’’ a invité ‘’les sages du pays’’, même hors des partis politiques, à concevoir une formule juridique à même de faire sortir la Tunisie de la crise, et ce pour protéger le processus de justice transitionnelle, sauvegarder la mémoire et désamorcer le potentiel de haine encore vivace.