Miss prison ou la désillusion des prisonnières colombiennes
C’est un concours de beauté pas comme les autres, les candidates sont des voleuses, des meurtrières ou des guérilleras. Il a lieu chaque année dans le Pénitencier pour femmes de Bogota en Colombie.
Le temps de la compétition, on oublie les barreaux, les gardiennes armées et les miradors. Acclamées, les concurrentes défilent comme sur n'importe quel podium. Mais après avoir été couronnée et fêtée, la Reine de la prison retourne en cellule. Ce concours de beauté féminine ressemble à tous les autres.
Dans la culture machiste colombienne, les concours de beauté sont aussi disputés et populaires que les matches de foot.
En dépit, ou peut-être, à cause de la pauvreté et de la violence quotidiennes, beaucoup de Colombiennes n'ont qu'une obsession : leur apparence physique.
Devenir Miss d'un village, d'une région ou, mieux encore, du pays c'est un rêve que caressent des millions de femmes, qu'elles soient riches ou pauvres. Ou même enfermées derrière les barreaux.
Au Pénitencier pour femmes de Bogota, le concours de beauté est le grand événement de l'année. Chaque division carcérale sélectionne sa candidate.
La place de championne du « bloc » est chèrement acquise et finalement quelques heureuses élues se disputent la couronne sous les vivats ou les huées de leurs co-détenues et des gardiennes. Mais une fois choisie et malgré les honneurs, Miss Prison retrouve sa paillasse et ses barreaux.
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