Me Abdallah Al-Ahmadi : Nous avons besoin d’une modification de la Constitution

Me Abdallah Al-Ahmadi : Nous avons besoin d’une modification de la Constitution

‘’Ce dont la Tunisie a aujourd’hui besoin pour surmonter la crise c’est d’une modification de la Constitution’’, pense Me Abdallah Al-Ahmadi , professeur de droit à la faculté de droits et de sciences politiques de Tunis, qui était mardi 20 mars 2018 l’invité de l’émission ‘’Ness Nessma’’.


‘’Il y a un blocage conjoncturel, dû aux élections précédentes et aux conséquences du scrutin à la proportionnelle’’, a-t-il estimé, affirmant que la modification de la Constitution serait une chose importante, aujourd’hui.

‘’La Constitution n’est pas sacrée. Si elle comporte un défaut, il faut y remédier. Je pense que le système politique en vigueur comporte un certain déséquilibre, un dysfonctionnement. Nous gagnerions à la modifier et à changer de mode de scrutin pour garantir une majorité stable et forte’’, a-t-il dit, considérant que la majorité actuelle ‘’avance sur des sables mouvants’’ , représente un facteur de déstabilisation du gouvernement et est incapable de faire front aux difficultés.

Donnant son avis sur le discours du président de la République à l’occasion de la Fête de l’Indépendancec, le professeur émérite de droit a déclaré en substance : ‘’Le président de la République a dressé un diagnostic important de la situation économique dans le pays. Il a admis que le pays se trouve dans un état alarmant mais il n’a pas donné de solutions (…). J’aurais bien aimé que le président propose les solutions nécessaires. Une fois le diagnostic fait, il faut réfléchir aux remèdes. C’est ce qui manque au discours présidentiel’’.

Me Al-Ahmadi a expliqué l’absence de solutions dans le discours du président par le fait qu’il y a ‘’un lien entre le politique et l’économique’’, dans la mesure où ‘’les indicateurs et les chiffres dénotent une opacité politique par ailleurs ressentie par le peuple et à l’origine de son pescimisme et de son sentiment d’impuissance dont le président a fait état dans son discours’’.

‘’Ce qui est sûr, aujourd’hui, a conclu Me Al-Ahmadi, c’est qu’il y a bien une crise économique et que c’est le gouvernement qui en est responsable. Qu’il lui trouve une solution ou qu’il parte car il a échoué alors que la crise est chaque jour plus aiguë. Des deux choses l’une : ou c’est la politique qui a échoué ou c’est le gouvernement qui est incapable de remmédier à la crise. D’où l’impératif d’un remaniement ou d’un changement de gouvernement’’.