Le Washington post : les menaces terroristes en Tunisie viennent de l’Intérieur et non des foyers de tension

Le Washington post : les menaces terroristes en Tunisie viennent de l’Intérieur et non des foyers de tension

Selon le quotidien américain ‘’Le Washington post’’ en date du 8 septembre 2018, la Tunisie, jusque là dans la crainte d’un retour des terroristes en provenance des foyers de tension, est désormais menacée de l’intérieur, précisément par ‘’une nouvelle génération de jeunes résidents dans le pays et les organisations Daech et Al-Qaeda s’emploient à enrôler’’.


D’après l’analysye de la société de consulting sécuritaire, Matt Herbert, interrogé par le journal, ‘’l’opération d’Aïn Soltana est venue de l’intérieur, d’autant que la plupart des Tunisiens partis pour la Libye et la Syrie sans y être tués n’ont pas regagné leur pays’’.

Des analystes et des diplomates admettent que ‘’l’attrait idéologique de Daech et d’Al-Qaeda a beaucoup diminué en Tunisie’’. Ils n’en considèrent pas moins que les perturbations politiques, économiques et sociales consécutives à la révolution continuent d’être un facteur de mécontentement, surtout chez les jeunes’’.

De même, ajoute le journal, la raréfaction des opportunités d’emploi a contraint plus de 3000 Tunisie à l’émigration, depuis début août, taux le plus élevé en comparaison avec d’autres pays, d’après l’Organisation internationale des migrations.

Le même facteur a poussé d’autres jeunes à rejoindre des organisations terroristes, ‘’surtout ceux des régions intérieures délaissées par le gouvernement’’.

Toujours d’après l’article du Washington post, la persistance de l’enrôlement local de combattants par les organisations terroristes fait la lumière sur les défis auxquels la Tunisie est confrontée, elle qui est la seule démocratie née des révolutions de 2011 dans toute la région, révolutions connues sous l’appellation de ‘’Printemps arabe’’.

Bien que l’influence idéologique des organisations terroristes se soit estompée dans de nombreuses parties du pays, les diplomates et analystes cités par le journal pointent le désenchantement de la jeunesse tunisienne.

Selon le Washington post, les mêmes conditions socio-économiques difficiles qui avaient poussé plus de 3000 jeunes à émigrer vers l’Europe sont les mêmes conditions qui avaient jeté d’autres jeunes dans les bras des groupes extrémistes, surtout dans les régions défavorisées.

Cité lui aussi par le journal américain, l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie, Patrice Bergamini, estime que ‘’les crises sociales et économiques constituent le meilleur viatique de l’émigration illégale et, au pire, du terrorisme’’.

Le Washington Post estime par ailleurs à quelque 5500 les Tunisiens qui avaient rejoint Daech et Al-Qaeda en Libye, en Syrie et en Irak, affirmant que la plupart d’entre eux qui avaient participé aux combats à Syrte, en Libye, et à Ben Guerdane, ont été tués.