Le New York Times : Chahed obnubilé par le pouvoir, mais incapable de mener les réformes

Le New York Times : Chahed obnubilé par le pouvoir, mais incapable de mener les réformes

Dans un article consacré à la détérioration de la situation politique, économique et sociale depuis des mois en Tunisie, le New York Times estime que ‘’le chef du gouvernement Youssef Chahed est faible et incapable de mener les réformes économiques avant les élections’’.


‘’Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a échappé pour le moment aux tentatives de son parti et à celles de l’UGTT de le pousser vers la porte sortie.

Mais, à l’approche de la date des élections, il paraît moins à même de mettre en œuvre les réformes économiques qui bénéficient jusque là du soutien apporté par le Fonds monétaire international à une économie boîteuse’’, écrit le quotidien new yorkais dans son édition du vendredi 21 septembre 2018.

La semaine dernière, l’adhésion de Chahed à son parti Nidaa Tounes a été gelée au terme d’une campagne conduite contre lui par le directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi, qui est le fils du président Béji Caïd Essebsi, rappelle le journal, avant d’ajouter : ‘’Chahed a obtenu le soutien suffisant pour empêcher un retrait de confiance au parlement, grâce à son alliance avec le mouvement islamiste Ennahdha, partenaire au pouvoir.

Il a également reçu le soutien de 10 autres députés qui s’étaient rebellé contre leur parti, Nidaa Tounès. Pour autant, il a perdu beaucoup de son capital politique qu’il a largement dilapidé pour se maintenir au pouvoir.

Il est le chef de gouvernement qui est resté le plus longtemps à son poste depuis que les vents du changement démocratique ont soufflé sur la Tunisie, en 2011’’.

Le journal voit en Chahed le meilleur défenseur des intérêts de l’occident dans une démocratie naissante, indiquant que ‘’d’aucuns le considèrent comme un bouclier contre l’extrémisme islamiste’’.

Le New York Times trouve d’ailleurss surprenant que ‘’Chahed s’accroche au pouvoir alors que l’économie et le niveau de vie souffrent, que l’inflation et le chômage battent des records et que même des denrées comme les médicaments, voire des denrées alimentaires de base comme le lait font défaut ou sont inaccessibles pour plusieurs couches sociales’’.

‘’Malgré quelques bouffées d’oxygène qui ont permis à Chahed de rester à son poste, ce n’est qu’un répit temporaire car sa couverture, le mouvement Ennahdha, lui a demandé de ne pas se présenter aux échéances de 2019’’, conclut le New York Times.