La justice canadienne bloque les fonds de la femme et des enfants de B. Trabelsi

La justice canadienne bloque les fonds de la femme et des enfants de B. Trabelsi

La Cour fédérale canadienne vient d'avaliser de nouveau le blocage des fonds de la femme et des enfants de Belhassen Trabelsi, beau frère de l’ancien président Ben Ali.


En cavale depuis janvier 2011 et ayant trouvé refuge avec femme et enfants au Canada, sa demande d'asile a été refusée, car les autorités avaient des raisons sérieuses de croire qu'il s'était livré à de vastes fraudes et à du blanchiment d'argent en Tunisie pendant le règne de son beau-frère, indique le journal canadien la Presse.ca, dans sa publication de mardi 9 janvier 2018.

« Il n'est pas sans intérêts de mentionner d'emblée que les motifs de la décision de refuser l'asile, font état de malversations caractérisées par l'utilisation de prête-noms et d'entreprises coquilles permettant au clan Trabelsi/Ben Ali d'empocher de colossales sommes d'argent », rappelle la juge de la Cour fédérale Martine St-Louis, dans une décision sur le blocage des fonds familiaux rendue juste avant Noël.

Trabelsi a disparu dans la nature avant d'être expulsé du Canada et demeure introuvable depuis. Sa femme et ses enfants, de leur côté, ont été accueillis comme réfugiés, mais pour Ottawa, il n'était pas question de les laisser jouir impunément des sommes qui avaient été détournées par leur famille sous l’ancien régime. Les noms de la dame et de ses enfants ont donc été ajoutés à une liste « d'étrangers politiquement vulnérables » dont les biens sont bloqués. Impossible pour eux de mener des transactions financières ou d'ouvrir un compte en banque.

La famille a contesté cette décision, d'abord en s'adressant directement au gouvernement canadien, puis à la Cour fédérale. Sans succès.

Avant de rendre sa décision, le gouvernement canadien a consulté les autorités tunisiennes, qui ont spécifiquement demandé que les avoirs de la femme et des enfants des Trabelsi demeurent gelés. Tunis affirmait que les liens familiaux entre ceux-ci et l'ancien président n'ont pas été rompus, et que les membres de la famille ont injustement profité de leur relation avec Ben Ali.

Selon la preuve déposée en cour, la Tunisie a même averti Ottawa que le déblocage des avoirs de la famille nuirait aux relations bilatérales entre les deux pays.