Jilani Hammami: Le gouvernement n'est plus soutenu comme avant, à l'intérieur et à l'extérieur du parlement

Jilani Hammami: Le gouvernement n'est plus soutenu comme avant, à l'intérieur et à l'extérieur du parlement

Le porte-parole du parti des Travailleurs et député, Jilani Hammami a estimé que l’adoption du budget de l’Etat pour l’exercice 2017 avec seulement 122 voix vient témoigner que le gouvernement n’est plus soutenu, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du parlement, " en raison de sa soumission aux pressions des évadés fiscaux et des corrompus et son orientation vers les mêmes choix qui ont contraint le pays à la crise ".


Hammami, qui s’exprimait, dimanche, à une conférence de presse, tenue au terme d’une réunion du Comité central du Parti des Travailleurs, a ajouté que " l’examen du projet de la loi de finances à l’intérieur de l’ARP a duré plus qu’un mois et a été marqué par de grands tiraillements et controverses. " Le gouvernement a présenté un projet de loi de 73 articles alors que les parlementaires ont présenté 70 articles, ceux du gouvernement ont été rejetés pour laisser la place aux articles proposés par les députés", a-t-il expliqué, estimant que de légères réformes partielles concernant certaines catégories sociales ont été introduites en plus de quelques mesures relatives à la fiscalité.
Il a rappelé que la réunion du comité central de son parti a permis de revenir sur les résultats de la Conférence sur l’Investissement qui s’était transformée, d’après ses dires, en "un simple conclave des bailleurs de fonds, dont les résultats n’étaient que plus de crédits en faveur de la Tunisie ".
Cette conférence a été exploitée, d’après Hammami, par des " forces rétrogrades et des Etats arabes et islamiques" pour faire passer "le projet le Repentir" (Al-Tawba), et réintégrer les groupes terroristes, compte tenu des évolutions des situations en Irak et en Syrie. Le parlementaire du parti des Travailleurs estime, par ailleurs, que ce projet s’inscrit dans le cadre d’une tentative de la part des grands pays de trouver une issue au dilemme en Irak et en Syrie, à travers la réintégration des groupes terroristes dans leurs pays d’origine via "Le repentir". C’est aussi, selon Hammami, une réinvention géostratégique de la région à travers le transfert des foyers de tensions vers le Maghreb.
En ce qui concerne les agents de sécurité écartés, Jilani Hammami a indiqué qu’un accord a eu lieu, samedi, avec le ministre chargé de la relation avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’homme, mehdi Ben Gharbia, pour un rendez-vous le 22 décembre 2016, pour parachever les concertations avec le ministère qui a transféré le dossier à la présidence du gouvernement. Il a rappelé que les concertations à propos de ce dossier ont débuté le 18 janvier 2016 avec le gouvernement de Habib ESSid, "qui a tardé à traiter ce dossier" selon ses dires.
Dans son évaluation de la situation des droits de l’homme en Tunisie à l’occasion de la célébration, le 10 décembre 2016 de la journée mondiale des droits de l’homme, Jilani Hammami, a exprimé, dans une déclaration à l’agence TAP, le regret de "voir le gouvernement revenir à des anciennes pratiques et aux agressions lors de plusieurs manifestations et protestations et aussi à la pression sur les médias pour les convertir en "outils de propagande". Il a aussi reproché au gouvernement "le laisser-faire et la tolérance envers des hommes d’affaires corrompus qui veulent investir dans les médias", évoquant le peu d’intérêt accordé par les médias à la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme.