Houcine Abbassi : Le ministre de l’Education a appliqué les consignes de son chef

Houcine Abbassi : Le ministre de l’Education a appliqué les consignes de son chef

L’ancien secrétaire général de l’UGTT a marqué son étonnement d’une négociation conditionnée entre le syndicat de l’enseignement secondaire et le ministère de l’Education. ‘’Je n’ai jamais vu de négociation assortie de préalable, que ce soit de la part de l’UGTT ou du gouvernement’’, a-t-il dit, mercredi 4 avril 2018 sur le plateau de l’émission Ness Nessma.


‘’La crise actuelle, c’est incontestablement l’autorité de tutelle qui en porte la responsabilité’’, a estimé Abbassi avant d’ajouter : ‘’Les choses sont bloquées pour ce qui est d’aaller à la table des négociations. Le syndicat a un ensemble de revendications consignées dans le procès-verbal de réunion de la commission administrative. Le ministère, au lieu d’engager des négociations, s’est muré dans le mutisme. Et les choses en sont arrivées là’’.

‘’C’est la première fois que j’entends parler de négociation conditionnée. La négociation est fondamentale pour parvenir à une formule d’entente. Or, le simple fait de poser une condition préalable relève de l’escalade de la part du ministère de l’Education et du gouvernement dans son ensemble’’, a encore déclaré Abbassi, réprouvant le ton d’escalade adopté par le chef du gouvernement dans son discours au parlement, en lien avec la crise de la rétention des notes’’. Selon lui, ‘’tout se fait par le dialogue, surtout à un moment où la tonalité du discours de l’UGTT a baissé’’.

‘’Il a suffi que Chahed aille au parlement pour que les choses soient montées en épingle. Ce n’est pas raisonnable’’, a déploré Abbassi tout en appelant toutes les parties à négocier.

Le ministre et les consignes du chef du gouvernement

Houcine Abbassi s’est dit persuadé que la crise va se dénouer prochainement. ‘’C’est un nuage d’été. Car, lorsqu’on affirme qu’il n’y aura pas d’année blanche, cela sous-entend une volonté de faire réussir les examens et l’année scolaire. Mais le ministre et le gouvernement doivent engager la négiciation sans préalables. Le ministre a appliqué les consignes de son patron, le chef du gouvernement, dans le but de pousser l’UGTT dans ses retranchements’’, a-t-il déclaré en substance.

Abbassi a également appelé le gouvernement à engager ‘’une négociation responsable et sérieuse’’ sans chercher à ‘’diabiliser l’UGTT’’.

Une crise de stabilité politique

Abbassi a par ailleurs regretté l’absence d’issue à la crise politique, même après un dialogue national. Selon lui, ‘’la situation présente est due à une crise politique étouffante. Chaque gouvernement qui arrive s’y trouve empêtré, ce qui signifie que le pays gagnerait à refonder la stabilité politique’’.

Pour l’ancien secrétaire général de l’UGTT, tout indique que la situation est mauvaise, citant le sit in du Kamour, la crise des ouvriers des chantiers, la crise des caisses sociales, les accords conclus et la dépendance accrue à l’égard du FMI

Opacité de la négociation

Concernant ce dernier point, en particulier les exigences du FMI qu’il estime attentatoires à la souveraineté nationale, ‘’en l’absence de compétences capables de négocier dans le gouvernement actuel’’, Abbassi a lancé en substance : ‘’Nous n’avons pas de gens qui sachent négoocier et dialoguer avec le FMI sans porter atteinte à la souveraineté nationale’’. Il a déploré ce qu’il a appelé ‘’une opacité face au FMI, dans ses rapports avec le gouvernement, due notamment à l’absence de stabilité politique’’. ‘’Le jour où il y aura stabilité politique, ça ira mieux’’ ; a-t-il conclu.