Chedly Ayari : Le gouvernement, au courant, d’éventuels classements de la Tunisie

Tout le monde le savait ou presque, mais la confirmation est venue, mercredi 14 février 2018, de la bouche même, de Chedly Ayari, président de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF).
Le gouvernement savait pour les risques encourus par la Tunisie sur d’éventuels classements, la CTAF, ayant envoyés entre 50 à 60 correspondances au gouvernement, pour l’avertir d’éventuels classements de la Tunisie dans plusieurs domaines, dont les classements de commissions financières internationales.
Devant la Commission des finances, de la planification et du développement, à l’ARP, Ayari a reconnu, au cours d'une séance d’audition que la Tunisie avait des craintes concernant la réunion de l’Argentine, en novembre 2017, et que la Commission a obtenu l’engagement du gouvernement à engager les actions nécessaires. Une réunion avec Youssef Chahed a permis la répartition des mesures demandées aux ministres concernés, afin de commencer à travailler pour la concrétisation des engagements.
Le gouverneur de la BCT, démis, a déclaré que le classement de la Tunisie par le Parlement européen était une surprise, d'autant plus que la question avait été confiée à des organisations internationales et n’a pas de lien avec l’Union Européenne. Selon lui, cette dernière n’a pas tenu compte de l'évaluation du Groupe d’action financière, GAFI, qui a placé la Tunisie dans la catégorie, dite, des " pays sous surveillance ", qui désigne les pays qui sont en train d’améliorer leur dispositif et ont des engagements fermes, dans ce sens.
Il a mis l’accent sur des correspondances des parlementaires européens qui dénonçant ‘’cette intervention violente et arbitraire de leurs collègues dans l'évaluation de la Tunisie en considérant que le classement de la Tunisie n'était pas programmé, ajoutant que les responsables internationaux n'ont pas soulevé cette question et ont été surpris par ce classement, parmi lesquels Patrice Bergamini, Ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie qui avait déclaré que ce classement n'était pas une sanction de la Tunisie. "
Ayari a fait savoir que la sortie de la Tunisie sur le marché financier international au mois de mars ou avril 2018, sera plus difficile, ajoutant que le classement de la Tunisie sur la liste noire n’aura pas d’impact important.
‘’Si la Tunisie n’arrive pas à mobiliser des fonds sur le marché financier, cela est le résultat de mauvaises politiques économiques ‘’, a-t-il encore dit.
Ayari a souligné que le gouvernement tunisien s’est engagé à faire sortir le pays de cette liste noire et à trouver la solution à cette question.
Les experts de la CTAF ont affirmé que la Tunisie a respecté 26 critères sur un total de 40 exigés par le Groupe d'action financière " GAFI " au cours de la dernière évaluation du pays.
Ils ont ajouté que la Tunisie a été classée dans des rangs plus avancés que les pays européens et arabes, mais le système législatif du pays manque d'efficacité.
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