Une opération de sauvetage ahurissante de l’alpiniste Elisabeth Revol (Photos)

Une opération de sauvetage ahurissante de l’alpiniste Elisabeth Revol (Photos)

Jeudi 25 janvier, l’alpiniste française Elisabeth Revol et son compagnon de cordée polonais Tomasz Mackiewicz atteignaient le sommet du Nanga Parbat, 9e plus haut sommet du monde qui culmine à 8126 m dans l’Himalaya. Avant cette date, 30 personnes avaient perdu la vie en tentant d’inscrire leur nom dans la légende. La conquête s’achève par un drame.


A 8.126 m, après une ascension difficile car sans oxygène supplémentaire, les deux alpinistes ont savouré leur victoire sur le sommet. Le même jour à 7450 m, après quatre heures de descente, l'aventure vire au drame. Selon les agences de presse, Elisabeth Revol alerte les secours sur l’état de santé de son binôme. Tomasz Mackiewicz ne peut plus descendre, il souffre d’engelures et d’une cécité des neiges. Revol devait alors lutter pour sa propre survie. Elle installe son partenaire dans une tente et le quitte.

Alertés de la situation, quatre alpinistes au camp de base du K2, à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau, décident de leur venir en aide. Parmi eux, les alpinistes Polonais Denis Urobko et Adam Bielicki. Un sauvetage périlleux débute le samedi 27 janvier. Les deux sauveteurs retrouvent Élisabeth à environ 6000 mètres d’altitude. ‘’Quand nous sommes arrivés, tout était totalement sombre, je ne pouvais rien voir. A la radio, quelqu’un nous a dit qu’il avait semblé voir une lumière descendre. J’ai commencé à crier, c’était venteux, c’était un vrai miracle, et nous avons entendu une voix dans l’obscurité. C’était une grande joie parce que nous savions que nous étions proches d’elle et que nous allions pouvoir l’aider’’, rapportait Urubko. Elisabeth a pu être transportée à Islamabad pour y être soignée. Elle souffre d’engelures diverses. Son compagnon de cordée lui n’aura pas cette chance. Les conditions météo ont empêché les sauveteurs d’aller à sa rencontre.

Depuis sa chambre d’hôpital, l’alpiniste Elisabeth Revol a fait pour la première fois, mercredi 31 janvier, le récit de sa conquête du neuvième sommet du monde.

A Sallanches (Haute-Savoie), où elle est soignée pour des gelures graves aux deux mains et au pied gauche, l’alpiniste de 37 ans a relaté sobrement son ascension ‘’C’était ma quatrième tentative hivernale, la septième pour Tomek et la troisième ensemble… A un moment, il n’arrivait plus à respirer, il a enlevé la protection qu’il avait devant la bouche et a commencé à geler. Son nez devenait blanc et puis après les mains, les pieds’’, a-t-elle détaillé à l’Agence France Presse.