Syrie -Le groupe Etat islamique reprend la ville de Boukamel
A l'issue de violents combats, le groupe Etat islamique (EI-Daesh) est parvenu à reprendre aujourd’hui, samedi 11 novembre 2017 la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l'Irak et ultime bastion urbain des jihadistes, deux jours après sa perte au profit des forces progouvernementales.
Au plan diplomatique, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont accordés aujourd’hui, samedi pour dire qu'il n'y avait pas de "solution militaire" possible à la guerre qui déchire la Syrie depuis plus de six ans, une fois les jihadistes vaincus.
Soutenues par l'aviation russe, les forces du régime avaient annoncé jeudi avoir conquis Boukamal.
Mais samedi "l'EI a totalement repris Boukamal. Les forces du régime et les milices alliées sont maintenant à un ou deux km de la périphérie de la ville", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
Cette progression jihadiste survient après une contre-offensive et des embuscades, qui avaient permis dès vendredi à l'EI de reprendre près de la moitié de cette ville stratégique de l'est syrien.
Les tirs à l'artillerie des forces pro-régime et les raids aériens russes s'abattent sur les zones encore contrôlées par les jihadistes dans l'est du pays, a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
Samedi, au moins 26 civils, dont neuf enfants, ont été tués dans des bombardements à l'artillerie du régime et des frappes russes sur deux camps de déplacés et des villages où se sont réfugiés de nombreux habitants de Boukamal, a indiqué l'OSDH.
Du côté irakien de la frontière, les forces gouvernementales ont lancé samedi l'offensive sur la dernière poche jihadiste du pays, reprenant une dizaine de villages dans le secteur.
L'objectif est notamment de reprendre Rawa, dernière localité irakienne encore tenue par les combattants de l'EI. "Les troupes poursuivent leur progression", a assuré le général Abdelamir Yarallah, en charge des opérations.
La déclaration commune des présidents américain et russe intervient alors que l'EI a perdu ces dernières semaines toutes les villes -à l'exception de Boukamal- qu'elle occupait en Syrie face au régime de Damas, soutenu par la Russie. Ce régime a aujourd'hui pu reprendre le contrôle de 52% du pays.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI assiste aujourd'hui à l'effondrement de son "califat": dans ces deux pays, il a perdu toutes les villes autrefois sous son contrôle.
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