Salvini inquiète l’église catholique

Salvini inquiète l’église catholique
La vague populiste se poursuit: le nationalisme et le catholicisme en Italie se confrontent à l'approche des élections européennes.

Les Italiens se rendront aux urnes le 26 mai pour élire les membres de la délégation du pays au Parlement européen. Le vote, qui fait partie des élections organisées par l’Union européenne, constituera un autre test décisif pour les deux partis politiques populistes italiens et leur capacité à résister aux défis de la gauche. Ce dernier test électoral révélera également la nature de la relation entre l'Italie et l'église catholique. 

Le parti démocrate du pays, qui détient la majorité des sièges, risque de connaître une défaite similaire à celle de l’année dernière lors des élections nationales. Aucun n’ayant obtenu la majorité au Parlement, les deux partis populistes, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, ont uni leurs forces.

Le résultat? Matteo Salvini, qui dirige le parti de la Ligue, pourrait présenter ses positions anti-immigration à Bruxelles si les sondages d’opinion se révélaient corrects. Sa position intransigeante sur la question de l’immigration l’a mis au bord d’une confrontation avec l’église italienne et le pape François, qui s’est exprimé à plusieurs reprises en faveur des réfugiés demandeurs d’asile en Europe occidentale.

Cet affrontement a divisé les Italiens dont une majorité reste catholique. Cependant, une étude de Pew Research a révélé que seulement 27% des adultes italiens se considèrent comme ‘’extrêmement religieux’’.

À l'instar du président Donald Trump aux États-Unis, Salvini a fait de la fermeture des frontières une priorité depuis qu'il est devenu vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur. L'été dernier, Salvini a refusé l’accostage des navires qui transportaient des migrants dans les ports italiens, suscitant la colère de l'Union européenne et de l'église catholique.

Salvini se proclame catholique. Lors d'un rassemblement de campagne à Milan, en marge des élections nationales de 2018, il a levé une Bible et un chapelet devant la foule. Ce n'était pas la première fois que le symbole religieux apparaissait dans l'une de ses réunions. En réponse, Salvini a été fortement critiqué par l'archevêque de Milan, Mario Delpini. Politico a même qualifié le christianisme de Salvini de ‘’pseudo-catholicisme populiste’’. Alberto Melloni, un historien de l'église, a déclaré que la politique de Salvini est une nouvelle religion.

Dans le Corriere della Sera, un cardinal explique anonymement que le catholicisme xénophobe, anti-islamique et agressif de la Ligue est le seul qui fasse entendre sa voix dans le discours politique transalpin et que, dans les paroisses, il est plus présent que la culture de l'inclusion.