Retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien : l’Europe se mobilise
C’était attendu, même si l’échéance était toujours reportée. Le retrait unilatéral, américain de l’accord sur le nucléaire iranien a quand même, eu l’effet d’une bombe ou plutôt, d’un camouflet pour les Européens.
L’accord qui a pris 12 ans de négociations internationales acharnées pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, vient d’être balayé d’une pichenette par l’imprévisible président américain Donald Trump.
Une décision prise alors même que les autres signataires de l’accord ont défendu jusqu’au bout ce texte qu’ils jugent ’’historique’’, soulignant que l’Agence internationale de l‘énergie atomique (AIEA) avait régulièrement certifié son respect par Téhéran.
Du côté européen, la réaction a été rapide : Les ministres français, britannique et allemand des Affaires étrangères ont décidé de rencontrer, lundi prochain, des représentants de Téhéran pour voir comment préserver l’accord.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian a déclaré, mercredi 9 mai 2018, que le président français, Emmanuel Macron s’entretiendra par téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani, dans l’après-midi de ce mercredi, pour lui faire ‘’part de notre volonté de rester dans l’accord’’ et l’appeler à faire de même.
L’Europe, première touchée par le retrait et les sanctions
‘’Il faut que les Iraniens poursuivent cette détermination à rester dans l’accord en échange d’avantages économiques que les Européens vont essayer de préserver’’, a souligné Le Drian.
L’accord vise à faciliter les échanges commerciaux avec l’Iran en échange d’un engagement de Téhéran à limiter ses activités nucléaires, mais les firmes européennes pourraient en être dissuadées en raison des sanctions réintroduites, depuis hier mardi par Donald Trump.
Hassan Rohani a dit, mardi soir vouloir discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois pour voir si ces derniers peuvent garantir les intérêts de l’Iran après le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.
Mais il a menacé de reprendre l’enrichissement d’uranium ‘’sans limite” si ces négociations ne devaient pas donner les résultats escomptés dans les semaines à venir.
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a de son côté jugé pas acceptable que les Etats-Unis se placent en gendarme économique de la planète.
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