Le PDG de Telegram, Pavel Durov, mis en examen et remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français

Le PDG de Telegram, Pavel Durov, mis en examen et remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français
Les autorités françaises ont porté mercredi des accusations préliminaires contre le PDG de Telegram, Pavel Durov, pour avoir autorisé des activités criminelles présumées sur son application de messagerie et lui ont interdit de quitter la France dans l'attente d'une enquête plus approfondie. Depuis son arrestation ce week-end, les défenseurs de la liberté d'expression et les gouvernements autoritaires ont pris la défense de Durov. L'affaire a également attiré l'attention sur les défis que pose la surveillance des activités illégales en ligne, ainsi que sur la biographie inhabituelle de Durov et ses multiples passeports.

Dourov a été arrêté samedi à l'aéroport du Bourget, dans le cadre d'une enquête de grande envergure ouverte en début d'année , et libéré mercredi après quatre jours d'interrogatoire. Les juges d'instruction ont déposé mercredi soir une mise en examen préliminaire et lui ont ordonné de verser une caution de cinq millions d'euros et de se présenter deux fois par semaine dans un commissariat, selon un communiqué du parquet de Paris.

Les accusations portées contre Durov, qui est également citoyen français, portent notamment sur le fait que sa plateforme est utilisée pour diffuser du matériel pédopornographique et du trafic de drogue, et que Telegram a refusé de partager des informations ou des documents avec les enquêteurs lorsque la loi l'exige. 

Le premier chef d'inculpation préliminaire contre lui concerne « complicité de gestion d'une plateforme en ligne permettant des transactions illicites par un groupe organisé », un délit passible de peines allant jusqu'à 10 ans de prison et 500 000 euros d'amende, a précisé le parquet.

En vertu du droit français, les charges préliminaires signifient que les magistrats ont de bonnes raisons de croire qu'un crime a été commis, mais accordent plus de temps pour une enquête plus approfondie. 
 
Selon David-Olivier Kaminski, avocat de Durov, cité par les médias français, « il est totalement absurde de penser que le responsable d'un réseau social puisse être impliqué dans des actes criminels qui ne le concernent pas, directement ou indirectement ».

Les procureurs ont déclaré que Durov est « à ce stade, la seule personne impliquée dans cette affaire ». Ils n’ont pas exclu la possibilité que d’autres personnes soient visées par une enquête, mais ont refusé de commenter d’autres mandats d’arrêt possibles. Tout autre mandat d’arrêt ne sera révélé que si la personne visée par un tel mandat est arrêtée et informée de ses droits, ont déclaré les procureurs dans un communiqué à l’AP.