La télévision d'État du Bangladesh incendiée lors de manifestations meurtrières
Le ministre de l'Information du Bangladesh a déclaré à la BBC que les émissions avaient été interrompues et que la plupart des employés avaient quitté le bâtiment de la capitale.
La Première ministre Sheikh Hasina était apparue sur la chaîne la nuit précédente, appelant au calme après des jours de manifestations violentes qui ont fait au moins 17 morts, peut-être beaucoup plus, et des centaines de blessés.
Des étudiants ont organisé des rassemblements pour exiger un changement dans un système qui réserve un tiers des emplois du secteur public aux proches des vétérans de la guerre d'indépendance du pays contre le Pakistan en 1971.
Les étudiants estiment que le système est discriminatoire et réclament un recrutement basé sur le mérite.
Le gouvernement a tenté de réprimer les manifestations, en coupant jeudi l'Internet mobile du pays pour tenter de ralentir les étudiants.
Il s'agit de la journée la plus meurtrière jusqu'à présent, selon l'agence de presse AFP. Selon son décompte, basé sur les données des hôpitaux, 32 personnes au total sont mortes pendant les manifestations, la plupart jeudi.
Le service bengali de la BBC a confirmé 17 décès jusqu'à présent, parmi lesquels celui d'un journaliste de 32 ans du Dhaka Times.
Sheikh Hasina avait condamné la mort des manifestants comme un « meurtre » lors de son apparition télévisée mercredi, mais ses propos ont été largement rejetés par les organisateurs de la manifestation.
Jeudi, les policiers ont déployé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, tandis que les étudiants créaient des blocages humains dans les rues.
Les étudiants qui ont pris d'assaut BTV avaient auparavant « incendié » un commissariat de police, selon un responsable de BTV.
"Ils ont pourchassé les policiers qui se sont réfugiés dans les locaux de la BTV", a déclaré à l'AFP ce responsable. "Des manifestants en colère ont alors semé le chaos ici".
Le ministre bangladais de l'Information, Mohammad Ali Arafat, a déclaré à la BBC que les employés encore présents dans le bâtiment « se sentaient très en danger ».
« Ils [les manifestants] sont entrés et ont fait des actes de vandalisme », a-t-il déclaré.
« Les forces de sécurité sont là au complet mais... elles étaient présentes physiquement, elles n'essayaient pas de lancer une contre-attaque.
« Mais ils vont le faire maintenant, ils vont avertir tout le monde et ensuite ils vont tout mettre en œuvre pour régler le problème. »
Suivez Nous