La Déclaration universelle des droits de l’homme a 70 ans...

La Déclaration universelle des droits de l’homme a 70 ans...

En 1948, le texte promettait de bâtir un nouvel ordre international. Soixante-dix ans plus tard, l’universalisme décline.


Aujourd’hui, l’humanité célèbre le 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Indépendamment des différents efforts des pacifistes, humanistes et institutions internationales, tout particulièrement ceux accomplis par les Nations Unies, chacun de nous doit réfléchir au moyen de rendre ce monde meilleur en la faisant respecter. Parce que les droits humains et leur application ne sont pas une théorie abstraite que l’on lit dans des livres ou que l’on évoque lors de sommets ou de conférences, mais quelque chose de tangible et de quotidien nous affectant tous. Et que nous devons tous aider à leur respect. La liberté, la dignité, l’égalité, la paix sont une responsabilité individuelle avant tout.

Rappelez-vous, lors de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, la chancelière allemande, Angela Merkel a évoqué le 70e anniversaire de la Déclaration ­universelle des droits de l’homme avec une certaine nostalgie. ‘’Serions-nous aujourd’hui capables, en tant qu’assemblée des nations, d’approuver, comme en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme ? Je n’en suis pas si sûre’’, a-t-elle affirmé.

Naissance d’un texte…d’une Déclaration…

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le monde est en ruine : le conflit a fait 60 millions de victimes et il faut tout reconstruire. Un environnement qui encourage les unes et les autres, surtout ceux qui veulent bâtir un monde meilleur, à se mettre à l’œuvre pour asseoir les bases d’un nouveau monde.

En 1948, les vainqueurs de la guerre, qui sont des pays de tradition libérale ayant, au XVIIIe siècle, rédigé des déclarations des droits de l’homme, emportent l’adhésion de dizaines d’autres Etats. Dans le comité de rédaction se côtoient ainsi l’Américaine Eleanor Roosevelt, le Français René Cassin, mais aussi le Libanais Charles Malik, le Chinois Peng-chun Chang, le Haïtien Emile Saint-Lot, le Chilien Hernan Santa Cruz et le Soviétique Vladimir Koretsky…

‘’ La Déclaration universelle des droits de l’homme est un projet politique global qui fait de la dignité de l’être humain l’alpha et l’oméga du bon gouvernement ‘’.

L’aventure des droits de l’homme internationaux a en réalité commencé dès 1941, avec le discours sur l’état de l’Union du président américain Franklin D. Roosevelt, qui propose, pour l’après-guerre, un nouvel ordre mondial fondé sur quatre libertés fondamentales – la liberté d’expression, la liberté de religion, la sécurité économique et la paix.

La même année, Roosevelt et Churchill esquissent une première réorganisation du monde avec la Charte atlantique et, en 1942, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’URSS, la Chine et vingt-deux pays, tous adversaires de l’Axe, dessinent les contours d’un nouvel ordre éthique et juridique international. Ils veulent construire, après la guerre, des institutions internationales fondées sur la philosophie des droits de l’homme et diffuser, par la persuasion et le droit, les valeurs libérales et démocratiques dans le monde entier.

NPM : Discours du président du Conseil Vincent Auriol lors de l'Assemblée générale de l'ONU, le 10 décembre 1948 après adoption de la Déclaration universelle des Droits de l'homme.