Aurait-on survécu aux précédentes pandémies avec la désinformation et le conspirationnisme ?

Aurait-on survécu aux précédentes pandémies avec la désinformation et le conspirationnisme ?
On retrouve parmi le panel des pandémies, le typhus, la peste, la fièvre jaune, le choléra et la liste est encore longue. Mais contrairement aux autres pandémies, nous faisons face, avec coronavirus qui sévit actuellement, à la désinformation et le conspirationnisme. A l’ère des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, les informations circulent encore plus vite que les virus et les fakes news et le conspirationnisme s’avère également mortels.

Un très grand nombre de théories du complot, infox et cas de désinformation ont été relevés, amenant le 2 février 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a parlé d'une « infodémie massive » en relevant le foisonnement de rumeurs, fondées et infondées, à propos du virus qui « rendent difficile de trouver des sources fiables et des conseils avisés lorsqu'on en a besoin ».

Des théories sur la création du virus, l’inutilité du masque et de la distanciation sociale aux improbables traitements faits maison causant plusieurs accidents et décès, les fakes news s’attaquent désormais aux vaccins.

Les Etats-Unis ont tapé du poing à ce sujet, Le président Joe Biden a accusé Facebook de « tuer des gens » en laissant la désinformation opérer « Ils tuent des gens. La seule pandémie que nous avons touché des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ils tuent des gens » a-t-il déclaré.

Alors, aurait-on survécu aux précédentes pandémies avec la désinformation et le conspirationnisme ?

Avec la désinformation, la maison Blanche s’inquiète de voir s’enliser la campagne de vaccination au moment même où la propagation du variant Delta provoque une recrudescence de cas. Les Etats-Unis ont par conséquent nettement haussé le ton contre les réseaux sociaux, leur demandant de lutter davantage contre les fausses informations.

« Eradiquer la variole et la poliomyélite aurait été impossible avec la désinformation actuelle ».

Anthony Fauci, conseiller anti-Covid de la Maison Blanche, a quant à lui vivement critiqué les médias véhiculant des fausses informations sur les vaccins.

Il a affirmé « éradiquer la variole et la poliomyélite aurait été impossible avec la désinformation actuelle. Nous aurions pu vaincre la variole ou éradiquer la polio si Fox News avait, nuit après nuit, mis en garde les gens contre ces problèmes de vaccins ».

Les réseaux sociaux et les médias accentuent le stress et le scepticisme des citoyens, leur impact est flagrant : alors que Joe Biden avait annoncé son objectif de vacciner 70 % des adultes américains jusqu’au 4 juillet, moins de 50% de la population a été vacciné.

La chaîne ABC a publié il y a quelques semaines les résultats de son dernier sondage ABC News/Washington Post révélant que 30% des adultes refusent de se faire vacciner, parmi eux 73% pensent que les autorités exagèrent le risque du variant Delta et 79% pensent avoir peu ou pas de risque d’attraper le Covid.

Le scepticisme initial à l’égard des vaccins dans de nombreuses régions des Etats-Unis a évolué vers de l’hostilité, le message anti-vaccins étant amplifié par les théories conspirationnistes régulièrement diffusées par des médias conservateurs et se propageant par des citoyens ou influenceurs sur les réseaux sociaux.

 

Qu’en pense les réseaux sociaux ?

Le groupe du réseau social Facebook avait balayé ces critiques, se targuant plutôt de « sauver des vies » avec des mesures qui permettent à ses utilisateurs d’avoir un meilleur accès au vaccin.

« Les faits montrent que Facebook aide à sauver des vies, un point c’est tout. Nous ne nous laisserons pas distraire par des accusations qui ne reposent pas sur des faits. Plus de 2 milliards de personnes ont vu sur Facebook des informations faisant autorité sur le Covid-19 et les vaccins, c’est plus que n’importe où ailleurs sur internet. Plus de 3,3 millions d’Américains ont utilisé notre outil pour savoir où et comment se faire vacciner. » a déclaré Facebook dans un communiqué.