Le cri d'alarme du Président de la BAD pour la mobilisation urgente des investissements pour le climat

Le cri d'alarme du Président de la BAD pour la mobilisation urgente des investissements pour le climat
L’Afrique a perdu, chaque année, quelque 5 à 15 % de la croissance de son PIB par habitant, entre 1986 et 2015, en raison des risques liés au changement climatique. Entre 1 300 et 1 600 milliards d’USD sont nécessaires, sur la période 2020-2030, pour mettre en œuvre l’action climatique de l’Afrique. « Le manque de financements verts est devenu handicapant pour le continent africain qui a besoin de 2,7 trillions de dollars d’ici 2030, pour financer son adaptation aux changements climatiques », a-t-il dit, lors d'un point de presse, tenu mardi, en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD tenues du 22 au 26 mai 2023, à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a appelé, les pays développés à honorer leurs engagements de mobiliser 100 milliards de dollars de financements publics et privés chaque année pour aider les pays les plus vulnérables à s'adapter au changement climatique.

Il a estimé que les assemblées de la BAD constituent l’occasion pour les gouverneurs de la Banque, les décideurs africains et les partenaires de développement pour examiner les mécanismes à même de permettre la mobilisation de financements au profit du secteur privé et du développement vert dans le continent.

Les changements climatiques et la montée des températures ont fortement touché, selon lui, les pays africains, réduisant sensiblement les ressources en eau et accentuant les périodes de sécheresse, menaçant ainsi les cultures et la sécurité alimentaire.

Adesina a exhorté le secteur privé à augmenter le taux des investissements verts en Afrique à 36% sachant que ce taux n’a pas dépassé 14% en 2022.

Il a précisé que la proportion du financement climatique dans les financements accordés par la BAD s’élève à 63%, évoquant le lancement, par la Banque, d’un nouveau mécanisme de soutien aux agriculteurs face aux changements climatiques et le programme « Desert to Power » financé par la BAD et qui vise à développer 10 GW de solaire dans la région du Sahel africain.

Il a aussi cité le lancement par la BAD et le Centre mondial pour l'adaptation (GCA) d'une initiative pour mobiliser 25 milliards de dollars pour l'adaptation en Afrique.

La BAD a également lancé l’Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique en partenariat avec des partenaires mondiaux afin de mobiliser des capitaux privés de 10 milliards de dollars pour financer des projets d’infrastructures vertes, résilientes au changement climatique et durables. Cette alliance cible les secteurs d’énergie, de transport, des eaux, d’évacuation sanitaire, d’infrastructures sanitaires, urbaines et rurales. Elle soutient également, les projets du solaire, d’hydrogène vert, de technologie propre et de stockage d’énergie.

Les travaux des 58e Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) ont officiellement démarré, mardi, à Charm el-Cheikh (Egypte), sur le thème "Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique".

Prennent part à ce rendez-vous, environ 4 mille participants, représentant 81 pays, dont nombre de chefs d’Etat africains (d’Egypte, des Comores et du Zimbabwe) et des représentants des gouvernements membres de la Banque, selon les organisateurs. C’est le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied qui y représente la Tunisie.

Le Groupe de la BAD a tenu à mettre l’accent, durant ces assemblées, sur l’urgence de mobiliser les financements pour soutenir l’adaptation des pays africains aux changements climatiques. Ces assemblées interviennent suite à la 27ème Conférence des Parties sur le changement climatique de l'ONU qui s’est déroulée du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh. La BAD avait appelé lors de cette conférence à mobiliser un soutien international à une transition énergétique juste, à tenir les engagements de financements climatiques et à indemniser les pays les plus pauvres victimes de dégâts climatiques.