L’heure est grave pour le secteur énergétique, le ministère de l’Energie tire la sonnette d’alarme

L’heure est grave pour le secteur énergétique, le ministère de l’Energie tire la sonnette d’alarme
Le département de l'Energie, des mines et de la transition énergétique a, jeudi 30 Juillet, tiré la sonnette d'alarme, sur la situation énergétique qui devient de plus en plus critique à cause des protestations et des sit-in.

Le ministre de l'énergie, Mongi Marzouk a alerté, ainsi, sur la situation catastrophique des finances du pays d'une façon générale, et ses finances en matière de consommation d'énergie.

Il a attiré l'attention sur l'arrêt de la production du phosphate qui dure depuis plusieurs semaines et sur le manque à gagner pour le pays, en termes de rentrées de devises, déjà impactées par la crise du tourisme.

Le ministre a blâmé les sit-in d'Al Kamour qui ont causé l'arrêt de la production des champs de pétrole et de gaz, dans le sud tunisien, et qui ont déstabilisé encore les équilibres de la balance énergétique.

Il a ajouté que « la Tunisie se trouve, depuis un temps, dans l'incapacité de payer ses redevances à ses fournisseurs en énergie, à l'intérieur et à l'étranger ».

D'après lui, certains des fournisseurs du pays menacent d'arrêter leurs livraisons, et d'intenter des procès auprès des tribunaux, pour se faire payer.

Le ministère a appelé ainsi, les habitants des régions du sud à faire preuve de raison, à mettre fin aux protestations et à prendre en considération la crise économique dont souffre la Tunisie, laquelle est aggravée par l'épidémie du coronavirus.

Pour rappel, les avoirs nets en devises s'élèvent à 136 jours d'importations, selon la BCT, qui a fait état, mercredi dernier, d'une forte contraction de la croissance économique à hauteur de 6,5%, durant l'année en cours. Cette contraction est due à la baisse de l'activité dans la plupart des secteurs notamment, les industries exportatrices, ainsi que le tourisme et le transport et, à un moindre degré, les industries non-manufacturières.

L'arrêt de la production du pétrole et du gaz aux champs pétroliers du sud en raison du sit-in d'El Kamour, qui dure depuis des semaines, est venu aggraver la crise et « mettre le pays sous la menace de la rupture de l'approvisionnement en gaz des stations de production d'électricité qui dépendent, d'une manière quasi-totale, du gaz naturel pour approvisionner le pays en électricité ».

D'après le ministère de l'Energie, le parc électrique est dépendant du gaz naturel à hauteur de 97%, à fin mai 2020.

Le déficit énergétique a atteint 1,71 millions de tonnes équivalent pétrole, à fin mai 2020 contre 2,09 millions tep, au cours de la même période de l'année dernière, soit une amélioration de 18%, selon le bulletin de la conjoncture énergétique, rendu public, le 7 juillet dernier.