Classement de Davos : La Tunisie perd 63 places en sept ans

Classement de Davos : La Tunisie perd 63 places en sept ans

Avec un score de 3,93 sur 7, la Tunisie s’est maintenue au 95e rang, sur un total de 137 pays, dans le classement annuel sur la compétitivité globale du Forum économique mondial de Davos pour 2017-2018. Elle régresse ainsi de 63 places en 7 ans puisqu' elle occupait la 32ème position dans le classement de 2010-2011.


Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, mercredi 27 septembre 2017, au siège de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), partenaire local du Forum économique mondial, Walid Ben Hadj Amor, vice-président de l'Iace a indiqué, en présentant les résultats du rapport de Davos que "ce classement n'a pas été une surprise pour nous ». Et d’expliquer que « malheureusement, nous nous retrouvons chaque année face aux mêmes commentaires et aux mêmes défaillances". En effet, a fait remarquer l'orateur, rien n’a été réalisé, dans le domaine des réformes ciblant l'amélioration du climat des affaires et la situation économique du pays ".
D’après lui, "la situation est, aujourd’hui, extrêmement préoccupante, étant donné que notre économie est fragile. Elle est fortement affaiblie par la bureaucratie qui bloque les investissements, d’une part, et la corruption et le marché parallèle qui ont asséché les ressources de l’Etat, d’autre part".
En parallèle, a-t-il conclu, le pouvoir public n’a pas le courage de mener une politique audacieuse pour lancer des réformes économiques réelles.
Dans ce cadre, l'Iace a recommandé de lancer en urgence un débat national sur la productivité, d'œuvrer à rattraper le retard enregistré dans la réalisation des infrastructures, de poursuivre l'assainissement des finances publiques et de promouvoir une politique industrielle efficiente.
De son côté, Majdi Hassan, directeur exécutif de l’Iace, a dressé un bilan comparatif entre 2010 et 2017, des principaux indicateurs retenus par le classement. Parmi les indicateurs qui se sont considérablement dégradés, au cours de cette période, il a cité "le coût de terrorisme", puisque la Tunisie est passée du 28ème rang en 2010 au 128ème rang en 2017, reculant, ainsi, de 100 places.
Il a évoqué, également, la régression du classement de la Tunisie au niveau des indicateurs relatifs à l’"étendue de la formation du personnel" (-88 rangs, passant de la 18ème à 106ème place), "le coût des crimes sur les affaires" (-84 rangs), "la qualité du système éducatif" (-83 rangs), le taux d’épargne (-71 rangs), le déficit budgétaire (-62 rangs), la qualité de l’infrastructure globale (-56 rangs)...
En matière d’efficience du marché de l’emploi, il a fait savoir que la Tunisie est classée 135ème, parmi les trois derniers de la liste, " ce qui est susceptible de nuire gravement à sa capacité d’attraction des investisseurs ".