La BCT estime ainsi que « l'activité économique aurait connu une contraction historique, au deuxième trimestre » avec un taux de croissance qui se situerait entre -12% et -10% en variation trimestrielle, contre -2,0% enregistré au premier trimestre.

Pour le secteur agricole et de la pêche, la valeur ajoutée aurait connu une baisse au deuxième trimestre comparativement au premier trimestre, en relation avec la baisse de la production céréalière. La production céréalière régresse ainsi de 34,6% par rapport à la campagne 2018/2019 soit 15,7 millions de quintaux contre 23,8 millions de quintaux respectivement.

Ces baisses sont dues aux conditions météorologiques défavorables et au déficit hydrique qui a impacté la croissance des plants dans la plupart des zones de production à l'instar du Kef, de Zaghouan et de Siliana.

Quant à l'activité industrielle manufacturière, les volumes des exportations des secteurs se sont effondrés de -40,5% et -22,8% au deuxième trimestre et ce, comparativement au trimestre. Ces secteurs exportateurs sont les industries mécaniques et électriques et les industries du textile, habillement et cuir.

Cette baisse a été enregistrée suite à une forte contraction de l'activité qui aurait caractérisé les principaux et les perturbations au niveau de l'approvisionnement en intrants, ce qui a induit un arrêt partiel voire même total de la production.

Du côté du secteur des industries chimiques, la croissance aurait été négative pour le secteur du raffinage de pétrole au deuxième trimestre. Sur les 2 premiers mois du trimestre, la production a atteint 121 ktep contre 358,5ktep au premier trimestre, après avoir affiché une forte reprise au premier trimestre 2020 (+155,7% en VT).

Le secteur aurait été négativement impacté par le blocage de la production et du transport ferroviaire du phosphate brut vers les usines du groupe chimique.

Pour les industries non manufacturières, la situation s'est aggravée au deuxième trimestre, en relation avec les difficultés rencontrées au niveau de la branche du  « Bâtiment et Génie Civil » et à la contreperformance du secteur minier et énergétique.

Le secteur minier a enregistré une baisse du niveau de production du phosphate,qui  a atteint 841,3 mille tonnes au deuxième trimestre de l’année 2020, après 1,175 million de tonnes le trimestre précédent et 980,3 mille tonnes au deuxième trimestre 2019. La baisse la plus importante a été enregistrée au cours du mois de juin suite à l'arrêt total de la production du site de " Métlaoui ".

Cette baisse du secteur minier est due à l'accentuation des protestations sociales aux champs miniers.

Concernant le secteur énergétique, le bilan demeure négatif pour le secteur d'extraction de pétrole et de gaz naturel au deuxième trimestre de 2020 et les difficultés se sont aggravées au second trimestre 2020, en dépit de la légère reprise de la production au cours des mois d'avril et de mai 2020.

Cette baisse est due aux mouvements de protestation à Tataouine qui ont paralysé la production de pétrole brut et de gaz naturel.

Pour la production pétrolière et celle gazifière, sur les cinq premiers mois de l'année en cours, elles ont enregistré un recul de -1,2% et -2,1%, respectivement, comparativement à la même période de l'année précédente.