Tabarka : Après le report du Festival de jazz, le temps des accusations

Tabarka : Après le report du Festival de jazz, le temps des accusations

Le report du Festival international du jazz de Tabarka décidé par le président du comité d’organisation, Mohsen Rezaïgui, a soulevé un tollé.


Un grand nombre d’amateurs de cette musique et d’habitués de ce rendez-vous mythique, n’ont pas caché leur profonde déception, eux qui avaient pris coutume de faire coïncider leurs vacances dans cette station balnéaire réputée avec les dates de cette manifestation culturelle de qualité. Beaucoup de jeunes et d’acteurs associatifs et politiques ont contesté eux aussi cette décision.

C’est que le festival a acquis une très grande notoriété. Hormis l’intermède des premières années de la révolution, il a toujours animé les soirées estivales de la ville. Conscientes de la portée de cette manifestation, les autorités régionales avaient mis les bouchées doubles, ces derniers mois, pour aménager et équiper le Théâtre de la mer, destiné à être l’écrin du festival. Or, le président du comité du festival a justifié sa décision de report par le fait que cet espace n’est pas prêt. D’où un flot d’accusations mutuelles, au point que certaines voix ont parlé de ‘’conspiration’’ pour faire capoter cette manifestation très populaire, de surcroît de notoriété internationale…

Le comité du festival a pris tout le monde de court en annonçant le report des spectacles officiels. Le 17 juillet, trois jours seulement avant la cérémonie d’ouverture, son président, Mohsen Rezaïgui, a repoussé à fin août la manifestation principale, tout en maintenant la programmation parallèle, du 20 au 28 juillet.

Le tout, sous prétexte que le Théâtre de la mer ‘’n’est pas prêt’’, tout en invoquant ‘’l’avantage de l’allongement de la saison touristique’’. Cette version est rejetée en bloc par le gouverneur de Jendouba, Mohamed Sedki Bou Oun, laissant entendre que la vraie raison du report a trait au non octroi de subventions supplémentaires à hauteur de 500.000 dinars réclamées aux ministères du tourisme et de la culture… Le gouverneur a même étonné plus d’un en révélant que les subventions accordées cette année au Festival du Jazz sont les plus élevées depuis des années…

L’Union locale du travail est elle aussi montée au créneau pour dénoncer la décision de report du festival, rejetant l’argument selon lequel l’espace du Théâtre de la mer ne serait pas prêt et réclamant ‘’toute la vérité sur les dessous de ce report’’.