Un cadeau empoisonné...

Un cadeau empoisonné...

Avec une dette publique qui dépasse 75% du PIB, le projet du budget de 2020 porte, en lui, les graines de l’instabilité économique et de la contestation sociale à venir, sous diverses ses formes, Une fuite en avant qui rendra la gestion du pays problématique, pour ne pas dire impossible.

 


Mais revenons un peu en arrière : selon l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie '' la Tunisie a reçu dix milliards d’euros de l’UE depuis 2011 en dons et en prêts soit plus que ce qu’on lui avait promis de la part des bailleurs de fonds.''


Et la question qui dérange est celle de savoir où est passé tout cet argent, puisque notre pays continue à subir une crise économique sévère, avec un taux de chômage élevé et un endettement record ? Chaque tunisien doit rembourser aux créanciers de notre pays cinq mille Dinars et même beaucoup plus si notre monnaie continue sa chute. Une hypothèque qui va peser lourd sur l’avenir de plusieurs générations, car des usurpateurs ont profité de leur pouvoir pour s’enrichir de façon honteuse, laissant le peuple dans la misère.


Le pire c’est qu’ils osent parler de réussite de leur politique, qu’ils continuent à briguer des mandats et à se présenter à toutes les élections. Il y a aussi cette augmentation absurde, irrationnelle de la masse salariale, alors qu’on ne note aucune amélioration des prestations de nos fonctionnaires. 

Le pire, c’est que les nouveaux recrutements vont continuer à obéir aux amitiés et aux alliances partisanes, plutôt qu’aux compétences.


L'État optimise ses recettes fiscales mais les dépense mal, puisque elles vont en grande partie dans des dépenses de fonctionnement qui ne créent pas d’emplois. En plus, des centaines de PME (Petites et Moyennes Entreprises) tunisiennes se retrouvent en faillite, car elles souffrent des impayés et des retards dans les règlements de la part de l'État. 

Le meilleur exemple est celui du bâtiment dont l’encéphalogramme est plat depuis quelque temps, notamment à cause des impayés.


Le futur gouvernement va donc recevoir un cadeau empoisonné car il lui sera très difficile de trouver son équilibre en marchant sur une corde raide. Il faut réduire immédiatement le train de vie de l’Etat qui ne cesse d’augmenter, alors que la croissance reste molle. 

 Des dépenses nécessaires vont continuer à freiner son action, comme la masse salariale des fonctionnaires, qui représente 53%  du PIB est jugée trop élevée par les spécialistes, sans oublier le service de la dette. Le pire, c’est que rien n'est prévu pour promouvoir l'investissement.


Il faut oser et décider de baisser les impôts sur les sociétés, faire un pacte social avec l'UGTT et œuvrer pour maîtriser l'inflation. Il à noter que l'allongement de l'âge de la retraite des fonctionnaires s'il permet à la CNRPS de réduire son déséquilibre actuel, il maintient le niveau de la masse salariale trop élevé. 

L'état doit promouvoir les secteurs productifs, ce qui ne sera pas facile avec une telle vision d’une économie à bout de souffle.
Sortir de la faillite annoncée ne sera donc pas facile et la reprise économique ne se fera qu’avec un changement politique…