Où est passée la joie de vivre ? Les Tunisiens deviennent fous !
Depuis la révolution, les Tunisiens vivent au rythme des violences quotidiennes, des morts suspectes et des agressions en tous genres. Une situation qui finit par avoir un impact certain sur leur santé mentale, les envoyant parfois chez les psychologues pour une dépression profonde et même à l’hôpital de la Manouba, pour les cas les plus graves.
Après l'euphorie des premiers jours et l'allégresse de la liberté retrouvée, sont arrivées les déceptions, puis l'abattement et le désenchantement. Selon diverses études, le moral des Tunisiens est au plus bas, aussi bien chez les jeunes que chez les adultes. Les lycéens et les étudiants ont peur de perdre une année scolaire où ils ont été victimes de tergiversations des responsables des deux bords. Les pères de famille souffrent de la vie chère et ne savent plus à quel ministère se vouer. De plus en plus de femmes consultent pour des sensations d’anxiété et de dépression. Quant aux chômeurs, ils continuent à chercher un travail qui s’éloigne chaque jour un peu plus malgré les actions d’éclat et les sit-in.
Des soldats meurent ou sont amputés dans des explosions quasi quotidiennes sur nos frontières. Les ouvrières agricoles se font tuer sur les routes à causes de moyens de transport indignes et les bébés meurent d’infections bactériologiques avant d’avoir vécu. Les enfants se font embrigader dans des écoles coraniques qui ressemblent à des sectes moyenâgeuses et certains sont harcelés et parfois violés sans même comprendre ce qui leur arrive.
Ainsi, cette révolution pleine de belles promesses semble avoir eu raison de la joie de vivre et de l’insouciance du Tunisien. Résultat : des milliers de jeunes tunisiens désespérés se jettent à la mer à la recherche d’une vie meilleure. Sauf qu’au bout, il y a la noyade ou l’embrigadement dans des baraquements insalubres, où ils sont emprisonnés avant d’être renvoyés vers leur désespoir.
Certes toute révolution s’accompagne de troubles psychologiques, car les certitudes vacillent et les convictions s’effondrent. Mais de là à ce que l’on voit la vente des antidépresseurs et des anxiolytiques dans les pharmacies augmenter nettement et le nombre de consultations psychiatriques doubler selon les médecins, cela veut dire que quelque chose ne fonctionne pas correctement dans ce pays.
La principale anxiété est relative à l’incertitude face à l'avenir des tunisiens et de leurs enfants. La mauvaise gestion du pays par la plupart des gouvernements qui se sont succédé depuis 2011, perturbe tous les citoyens, même les plus optimistes. L’endettement tant à l’échelle personnelle qu’à celle de tout le pays fait craindre une crise majeure dans un futur proche, remettant en cause la viabilité même de notre économie.
Et que dire de la corruption qui s’est généralisée alors qu’elle ne concernait jadis que quelques domaines, tenus par l’entourage de Ben Ali. Il y aussi les trafiquants coupables de nombreuses malversations et qui restent souvent impunis. Il y a cette économie souterraine et ce commerce parallèle où des milliers de personnes ne payent pas d’impôts, certains allant jusqu’à bénéficier d’aides sociales indues. Face à ces drames le gouvernement reste laxiste, ce qui fait perdre aux tunisiens leurs repères et qui fait vaciller leurs certitudes.
Le plus souvent, ils n’ont droit qu’à des promesses, toujours des promesses…
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