Le mois sacré
Plus que quelques heures pour saluer le mois sacré. Ramadan est là, les portes entrouvertes, les bras largement tendues pour souhaiter la bienvenue à ses fervents, fidèles et persévérants. Il nous attend, patient, peut-être même accommodant et indulgent envers une société si malmenée par un courant violent que nul n’a su enrayer. Séquestrés, apeurés, délestés, nous avançons, malgré notre misère, la tête haute, car Ramadan entretient, dans nos cœurs frustrés, l’espoir vivant d’un lendemain meilleur. Oui, Ramadan, nous t’accueillons, avec une sérénité retrouvée, qui est le propre même de ton institution.
Nous avons décidé, tous, sans même nous consulter, d’organiser une vie nouvelle, plus adaptée à nos croyances, à nos pratiques et à nos convictions. La foi, pensez-y, n’est pas une révolution.
Elle évolue, s’étale, s’épanouit, dans le cœur et dans l’esprit, sans rejet, sans remontrance, ni condamnation.
Nous sommes de vrais croyants, sincères, illuminés, et cette année, compte tenu des circonstances, nous allons réviser notre comportement. Ramadan est, avant tout, un mois d’humilité, de générosité, de tendres rapprochements. L’union dans le geste et le sentiment sont bien plus sacrés que les balbutiements de certains dévots qui se contentent de prières strictement occasionnelles. Rappelons également à nos frères musulmans que Ramadan se caractérise par de longues séances de recueillement et de méditation. Oublions les bombances, les plateaux qui débordent, les marmites qui ronronnent et nos estomacs qui suffoquent. Les achats effrénés et les courses affolantes connaitront un répit réparateur pour les bourses et pour les cœurs.
Mes amis, croyez-moi, ce jeûne sacré, programmé et bien élaboré ne comporte ni privation, ni souffrance, ni confinement. Il est amour et recueillement.
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